Récit épique d'un pélerin qui pique

Récit épique d'un pélerin qui pique

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Bonjour à tous,

 

Un petit mot pour vous tenir informé de l'avancement de mes périgrinations géographiques, physiques, morales et spirituelles...

 

Je suis arrivé hier vers 13h30 à Saint-Jean-Pied-de-Port. Après avoir passé la stèle de Gibraltar, point de jonction de 3 des 4 Chemins français, la foultitude de pèlerins s'est d'un seul coup intensifiée. Arrivé à SJPP, c'est une masse grouillante, suintante et odorante qui se bouscule à l'entrée des nombreux refuges prêts à nous accueillir.

 

Il fait plus de 30 degré, ça tape fort, et l'étape suivante qui nous mènera en Espagne est considérée comme une des plus difficiles du Camino Frances. C'est donc d'un commun accord qu'Olivier et moi avons sollicité la mansuétude de l'hospitalier afin de  nous reposer une journée complète avant d'affronter les Pyrénées... Et c'est sous un soleil de plomb que nous arpentons cette magnifique cité médiévale dont les pavés ont été foulés par des millions de pieds en route pour Santiago de Compostella!

 

Entre fous rires, qui nous obligent parfois à interrompre notre progression, et échanges philosophiques, nous sommes souvent de concert sur les différents aspects de la vie et du Chemin. Avec en conclusion, hier soir, après moult bières, que le Chemin est finalement un concentré de vie. Sur quelques mois, nous expérimentons des émotions, que nous avons mis, ou aurions mis des années à comprendre. Peut-être aussi est-ce notre vécu, qui, a posteriori, nous permet de prendre du recul... Mais finalement, peu importe, on s'y sent bien, les rencontres se multiplient, les liens se créent ou se dissolvent, on redevient parfois espiègle et insouciant, avec pour unique préoccupation, la vie au jour le jour. C'est la vie, c'est le Chemin...

 

Quant à la fatigue et au moral, après avoir pris une belle grande claque jeudi dernier, j'ai retenu la leçon: qu'on soit perdu ou présomptueux, le Chemin se rappellera toujours à toi! J'avais emboité le pas de Patrick, qui marchait imperceptiblement plus vite que moi. Trois longues étapes, et autant d'erreurs de kilométrages, m'auront mis à mal! Epuisé, vidé, à en pleurer à chaque pas, j'ai été contraint de laisser filer Patrick, et  me faire rattraper par Olivier, pour mon plus grand plaisir et notre amitié naissante...

 

Demain, les Pyrénées. Une étape de 27 km, avec 1270 m de dénivelé,  que nous ferons finalement d'une seule traite (les plans changent au gré des jours...). Cette étape me fera quitter la France pour entamer le dernier tronçon de mon premier pèlerinage. L'Espagne s'offre à moi. Je suis certain de pleurer d'émotion lorsque je franchirai la Porte Notre Dame et le pont qui me mènera à la bien nommée Rue d'Espagne. Rien que d'y penser, la gorge se noue. J'ai quitté la Belgique sous un froid glacial, traversé la France en diagonal! J'y suis arrivé, et, je l'espère, rien maintenant, ne pourra plus jamais m'arrêter...

 

Ultréïa!

 

 



12/05/2015
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